Aro-mat

Depuis quelques temps cette question me hante : " En quoi la cire émulsifiante est différente de la cire d'abeille ?"
J'ai bien de la cire d'abeille que je trouve chez un apiculteur mais est-ce que la cire émulsifiante permet de faire de meilleurs crèmes ? Car il me semble que la cire d'abeille en elle-même est un liant...
Dans ce cas la cire émulsifiante est-elle naturelle ? Qu'est-ce qui la caractérise ?

Si quelqu'un peut m'éclairer... Merci d'avance

La cire d'abeille est ... une cire ! Ce qui signifie que c'est un mélange de molécules hydrocarbonées à longue chaines, qui glissent les une contre les autres et donnent ce toucher ... cireux.

Comme elle est solide à température ordinaire (ce n'est pas le cas de toutes les cires : l'huile de jojoba est une cire - voir son toucher ... cireux), elle va épaissir les crèmes.

Une cire émulsifiante est un mélange contenant deux sortes d'ingrédients :
1. une cire solide à température ambiante, pour épaissir
2. un émulsifiant, c'est-à-dire une substance capable de lier l'eau et l'huile en un système plus ou moins stable (les émulsifiants sont un peu comme une allumette : une petite tête hydrophile liée à une longue queue lipophile).

Elle est donc capable d'émulsifier et d'épaissir une crème.

Il y a des centaines de cires émulsifiantes, d'origine naturelle ou non. Très souvent, parce qu'elles sont plus faciles d'emploi, ce sont des synthétiques (mélange d'alcools gras d'origine végétale, modifiés ou non + émulsifiant de type polyéthylénique).

En gros, il ne faut pas se leurrer : un émulsifiant naturel (vraiment naturel) est rarissime ... les phospholipides, comme la lecithine, certes ... mais à part ça, c'est toujours du synthétique, même si cette synthèse part de matières premières naturelles.

Mais synthétique, même si ça rime, ni veut pas dire toxique.

Merci Copaïba,
J'y vois plus clair. Si j'ai bien compris, il vaut mieux pour mes crèmes que je trouve de la cire émulsifiante. Cela donnera une émulsion de meilleure qualité.
Merci !

Mieux que ça : pas d'émulsifiant, pas d'émulsion, pas de crème !

Ah bah non Copaïba ! c'est plus drôle après ! plus de crème, ...
Je ne veux plus revenir à tous ces horribles produits chimiques toxiques, dérivés de la pétrochimie, j'veux vivre lgtemps moi , enfin... mettre + de chance de mon côté !
Je suis un peu perfectionniste , c bien pour cela que je pose toutes ces questions... comprendre... tout est là !

à +

comment est-ce que l'on raffine un beurre de karité brut, ne va t-on pas le dégrader? Merci pour vos lanternes lumineuses.

Ce qui est bien avec "pétrochimie = toxique", c'est que le dogme complémentaire est évident "naturel = sain", et à ce juste titre bien répandu.

On voit donc des fabricants extraire des parabens de sources naturelles (calophylle, vanille, sureau, raisin, ...). Bon, comme ils sont moins purs et moins standardisés, il faut en mettre deux à trois fois plus que les synthétiques et ils semblent de surcroît plus allergisants, mais comme c'est naturel, c'est meilleur. Surtout que l'INCI serait "calophyllum inophyllum extract, vanilla planniflora extract, ...". C'est quand même plus sympa que "methylparaben", non ?

On voit aussi d'autres fabricants de matières premières se servir de chaînes carbonées issues d'huiles de palme ou de soja (certifiés Bio, non OGM) pour synthétiser toutes sortes de trucs plus horribles les uns que les autres, ou du moins quand ils sont "pétrochimiques", bannis (silicones, parabens, paraffines). Mais là, c'est du naturel, puisque ça vient d'huiles végétales, donc bon. Reste plus qu'à leur trouver un nom (Bio-silicones ? Phyto-parabens ? ...) et tout rentrera dans l'ordre. On peut donc faire les conservateurs organohalogénés les plus crades avec des ingrédients 100% naturels : extraits d'algues (Cl, Br) et huile de palme.

Et comme il est bien connu que "la transformation n'altère pas le caractère naturel", il suffisait d'y penser ... Ceci dit, le pétrole étant une roche liquide sédimentaire issue de végétaux fossilisés, je ne vois pas où est le "non naturel" dans la pétrochimie ...

Artisanalement, le beurre de karité est obtenu en mettant les noix grossièrement brisées dans une bassine d'eau bouillante. Le beurre fond, vient flotter à la surface, et il ne reste plus qu'à le récupérer après refroidissement de l'eau. Bien entendu, un tel beurre est garanti "enrichi" en particules organiques de toutes sortes (poussières, débris de noix, ...), riche en eau et en produits d'oxydation (on ne met pas une huile dans un milieu chaud et humide ...). C'est le vrai beurre de karité, artisanal et authentique. Celui qu'on trouve sur tous les marchés africain, gris-brun et fort odorant.

Pour la cosmétique, on le presse sur un filtre à plaques (les classiques filtres pour les huiles) à 35°C (il est mou et non fondu, la pression fait le reste) sous atmosphère d'azote. On obtient un beurre jaune pâle, presque inodore et très peu oxydable (parce que non contaminé). Le rendement de ce procédé est environ 1/3 moins bon que la technique artisanale.

Ou alors, on extrait par CO2 hypercritique, ce qui donne le top de la qualité.

Par contre, je ne connais pas de beurre de karité "raffiné".

Le karité "raffiné" ça doit être ce truc blanc que l'on peut voir parfois - enfin moi j'an ai vu et ça m'a beaucoup surpris, car je ne connaissais le karité que dans les tons de jaune - là il était tout blanc ..... ça faisait très "raffiné" retravaillé et pas naturel ....

t'es au top, bon je vais pas toucher à mon beurre artisanal remplit de matière organique, il est sympa comme ça alors.... , une petite odeur butyrique très agréable, mais je vous rassure il est pas pourri et nous ne faisons pas de savons à l'asticots.

Dommage ... ce serait à creuser, l'idée du savon à l'asticot ... il grouillerait tout seul dans la main, plus besoin de frotter ... le premier savon auto-lavant ... waw !

Odeur butyrique, mais en plus acide, et plus gras, je préciserais ... mais on peut dire n'importe quoi, puisque la plupart des aromateurs doivent ignorer (ce qui n'est pas une tare ) ce qu'est une odeur butyrique.

Euh ... le karité artisanal, bouilli traditionnellement, est ... vraiment olfactivement agressif, et pas un peu butyrique. Quand on le chauffe, l'oxydation déjà bien commencée lors de l'ébullition de l'eau et juste bloquée par la nature solide du truc (les réactions chimiques se propagent mal en milieu solide) reprend, et en quelques minutes, on a un truc noir sombre ... méga beurk !

Ok Copaïba,
c'est vrai je ne savais pas tout cela. Je suis un peu écoeurée que l'on puisse fabriquer des conservateurs crades avec du 100% naturel.
En général je me réfère au seul indicateur de mauvais composants cosmétique que j'ai trouvée : le livre "La vérité sur les cosmétiques "de Rita Stiens . A la fin du bouquin il y a une sorte de dico INCI qui traduit ce qui est à proscrire et inversement.
Il est pratique pour savoir +/- ce qui compose nos produits.

Par ailleurs, quand je dis pétrochimique = pas naturel = beurk ! Je pense surtout à l'utilisation de paraffine, vaseline et glycérine (non végétale - car il y a vraisemblablement une distinction) qui sont souvent utilisé dans les cosmétiques (car moins onéreux et reconnu d'après mes sources comme comédogène et occlusif...
Du reste, c vrai le pétrole est une ressources naturelles.

Décidément, c'est compliqué de faire un bonne touille en toute sécurité... sniff... . Enn tout cas pour tes lumières
à +...