Très très difficile à contrôler ... D'abord, il y a une multitude de petits fournisseurs qui déconditionnent des extraits aqueux, et en font des petits lots ... qui dit petit lot, dit petit nombre de pièces écoulées, donc chance de voir un contrôle tomber dessus faible.
Ensuite, les dosages ne sont pas évidents ... les conservateurs que je mentionnais sont utilisés à des doses bien inférieures au 0.1%, parce qu'ils sont très actifs, très puissants ... et il y a des dizaines de conservateurs possibles à vérifier ...
Il est très simple de venir voir dans un labo "en ordre", à partir du n° de lot marqué sur le flacon, les fiches de productions qui y correspondent, elles-mêmes liées aux rentrées de matières premières (date, fournisseur, certificat et lot), ... Mais infiniment plus compliqué de retrouver trace de Germall II dans un labo qui affirme faire du 100% naturel, mais qui ajoute en douce, sans fiche de pesée, sans trace de production, des conservateurs.
Certains de nos clients Copaïba consultance et formulation nous ont déjà amené des hydrolats "tout bon, tout bio, 100% naturels" ... Nous ne disposons ni du temps, ni des techniques nécessaires pour procéder à une recherche complète de conservateurs dans ces produits, mais nous appliquons alors une méthode interne assez simple : nous contaminons l'échantillon à 100% - 10% - 1% - 0.1% dans de l'eau avec un amidon que nous savons porteur de germes; et nous regardons si les germes se développent dans l'hydrolat ... Si pas de développement, c'est qu'un conservateur puissant inhibe leur croissance ... et il arrive parfois que rien ne "pousse", même à la dilution 1000x !
Il est quasi impossible de conserver une solution aqueuse sur une longue durée sans conservateurs ... même l'eau la plus pure fini par présenter des algues ... alors, posez-vous les bonnes questions ...
Il n'est pas grave, ni même dangereux d'avoir un hydrolat "conservé". Le problème est que pour ne pas laisser de "traces", la fabricant ne tient aucune fiche, aucun calcul et les doses utilisées s'égarent parfois ... tout se passe oralement, ou via un sybillin Post-it, et on a déjà vu - j'ai déjà vu - des fabricants qui ajoutaient du Kathon à 170 (!) fois les doses autorisées ... tout simplement parce qu'aucun calcul n'est conservé, ce qui rend tout complètement invérifiable, et qu'on fini par oublier, se tromper entre la dose en % et la dose pour 100 litres, ...
Par contre, si vous exigez un certificat, le fabricant va devoir mettre sa responsabilité par écrit (et ne vous laissez pas abuser par une déclaration de type "je n'ajoute rien" parce c'est peut-être le fabricant "en gros" qui a ajouté et que votre fournisseur ne fait que déconditionner - exigez "ce produit ne contient aucun conservateur anti-microbien"), et là, il ne va certainement pas oser s'attirer les foudres de la répression des fraudes.
Autre exemple : si vous faites des recherches sur biosaccharide gum-1, vous tombez sur un fabricant "100% naturel, sans parabens" ... oui, mais ... le biosaccharide gum-1 n'est vendu que par Solabia, sous forme de gel à 1% appelé Fucogel. Très sensible aux attaques microbiennes, ce Fucogel est protégé par phenoxyethanol et 4 parabens à une concentration totale >1%. Donc, il est impossible de faire un cosmétique "100% naturel, sans parabens" avec du biosaccharide gum-1. On peut même aller plus loin : si on met suffisamment de Fucogel, le cosmétique se conservera parfaitement (parce qu'il contiendra assez de conservateurs, issus du Fucogel) ... et le fabricant pourra jurer qu'il n'utilise pas de conservateurs dans ses cosmétiques.
Le problème n'est pas dans les parabens - vous savez je crois ce qu'il en est vraiment (sinon, voir "documentations" sur
www.copaiba.be), mais dans le mensonge. Et des mensonges comme ça sèment peu à peu le doute sur tous les produits "naturels". Et ça, c'est vraiment dégueulasse !