Document pour réflexions de la part du Dr Marc VERCOUTERE
GRIPPE AVIAIRE : UNE CATASTROPHE PROGRAMMEE ?
« Sommes-nous à la veille d'une catastrophe mondiale résultant du passage imminent dans l'espèce humaine d'un virus grippal hautement pathogène d'origine animale ? Est-on au contraire en train de noircir, à l'envi, une situation épidémiologique, et ce alors même qu'aucun expert au monde ne peut raisonnablement prédire comment elle pourra évoluer à court, moyen ou long terme ? » (Le Monde du 29 septembre 2005)
Le franchissement de la barrière des espèces chez l'homme et . chez le chien
Depuis son apparition en 1997, le virus de la forme hautement pathogène de la grippe aviaire a entraîné l'abattage de près de 140 millions de volailles, essentiellement en Asie du Sud-Est. Il a contaminé plus de 110 personnes en deux ans, dont une soixantaine de cas mortels, essentiellement chez des éleveurs, en contact très étroit avec leurs volailles. C'est maintenant au tour
du chien d'être contaminé par le virus de la grippe du cheval. En franchissant la barrière des espèces ces deux virus semblent avoir gagné en virulence, la mortalité avoisinant les 10% chez l'homme comme chez le chien.
Contrairement à l'homme chez lequel aucune contamination interhumaine ne semble avoir été observé pour l'instant, le virus équin est contagieux chez le chien entraînant d'importantes épidémies dans plusieurs états américains depuis un an. « De juin à août 2004, l'épidémie touche des champs de course au Texas, dans le Kansas. en Virginie-Occidentale et en Floride; plus de 10 000 chiens sont touchés. Entre janvier et mai 2005, sur sept champs de course de Floride, et de nombreux autres en Arizona. Massachusetts, Alabama, Kansas, West Virginia et le Wisconsin: on estime qu'elle a touché 20 000 chiens de course supplémentaires
(avec une mortalité actuelle de 5 à 8 %) »
L'identité génétique entre le virus du cheval et celui du chien s'élève à 96%, alors qu'entre les souches aviaires, porcines ou humaines, elle n'est que de 80 à 94%. C'est sans doute la raison pour laquelle, en passant chez le chien, le virus H3N8 de la grippe du cheval continue à se propager et se transmettre d'un chien à un autre avec une mortalité entre 5 et 8%.(Réf. : Le Figaro. 29 septembre 2005)
« Tuer la maladie à la source »
Il existe énormément de souches différentes de virus aviaires, certains peu pathogènes, retrouvés chez les oiseaux migrateurs qui n'infectent pas facilement l'homme, et d'autres hautement pathogènes comme le virus H5N1. « Pour l'instant, martèle Philippe Vannier, directeur de la Santé animale et du bien-être des animaux à l'Afssa, nous ne sommes absolument pas à l'aube d'un scénario catastrophe (.) j'estime que l'on n'a pas la preuve que les migrateurs puissent être des porteurs sains de formes hautement pathogènes (.) Certes, la faune sauvage est fortement touchée par le virus H5N1 mais on l'a isolé uniquement chez des oiseaux morts.
Pour l'heure, aucune souche hautement pathogène n'a été détectée chez des migrateurs sains » (Le Figaro, 12 octobre 2005).
De son côté, le docteur Angot, directeur adjoint de l'Organisation mondiale de la santé animale, exhorte les autorités sanitaires à « mettre le maximum de fonds dans la lutte contre la maladie animale dans tous les pays où elle existe, pour tuer la maladie à la source et par là même éviter la possibilité de mutation du virus et son adaptation à l'homme».
La toute récente stratégie mondiale de l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture visant au contrôle progressif de la grippe aviaire nécessite 100 millions de dollars. Mais « en l'absence des financements nécessaires, le cycle de l'infection de la grippe aviaire, qui se développera chez les volailles cet hiver, ne sera pas stoppé » vient de déclarer Joseph Domenech, vétérinaire en chef à la FAO. Or, seuls 20 millions ont à ce jour été promis par différents bailleurs de fonds.
Pour tous les spécialistes de médecine vétérinaire dans les pays les plus touchés, « seule une vaccination systématique des volailles domestiques permettra de réduire au plus vite la pression infectieuse. » Le Vietnam vient ainsi de lancer un ambitieux programme de vaccination et de surveillance post-vaccinale de toutes les volailles élevées dans les provinces à risque, mais faute de 10 millions de dollars supplémentaires, cette opération ne pourra être menée à son terme.
Paradoxalement et contrairement aux discours officiels incitant à la mobilisation, les pays industriels - éloignés pour l'instant des foyers de grippe aviaire, mais pas de ceux de la grippe équine - préfèrent constituer à prix d'or des réserves d'un traitement antiviral qui n'a pas pourtant pas encore fait pleinement la preuve de son efficacité. Les Etats-Unis auraient ainsi passé une commande record de ce médicament, le Tamiflu, du laboratoire Roche, pour un montant de plus de 1 milliard de dollars, tandis que la France disposera bientôt d'un stock de 14 millions de traitements individuels.
Ces mêmes pays investissent également dans « des stocks massifs de vaccins en cours de production, vaccins dont rien n'indique qu'ils seraient d'emblée protecteurs contre le nouveau virus si ce dernier devait émerger à partir de l'actuel H5N1 ».
Particulièrement coûteuses, toutes ces mesures préventives conseillées par l'OMS ont pour effet quasi-mécanique de réduire celles qui, en toute logique « pasteurienne », devraient les précéder. (Le Monde, 29 septembre 2005)
Ce qui n'empêche pas ces mêmes pays de vacciner régulièrement l'homme et les animaux d'élevage (porcs, poulets..) ou de compagnie contre la grippe et bien d'autres maladies. En raison du caractère mutagène du virus de la grippe, un rappel annuel (chez l'homme) et biannuel chez le cheval est ainsi recommandé.
La vaccination contre le virus de la grippe aviaire : mythe ou réalité ?
Naturellement, nos milliards de bactéries et virus font partie intégrante de la vie. Seules des perturbations dans les relations avec notre environnement proche ou lointain peuvent les rendre pathogènes pour des organismes affaiblis
Tous les virus grippaux de type A impliqués dans la grippe aviaire, la grippe canine ou la grippe humaine sont génétiquement instables. Ils ont en effet tendance à subir en permanence des modifications antigéniques fréquentes lors de leur replication chez l'homme ou chez l'animal et sont donc bien adaptés pour échapper aux défenses immunitaires de l'hôte dont l'organisme est affaibli.
Ces virus de type A, y compris les sous-types de différentes espèces, peuvent échanger, c'est-à-dire « réassortir » leur matériel génétique et fusionner, voire récupérer le bagage génétique d'un virus mort. C'est le phénomène constant de commutation, aboutissant à la création d'un nouveau sous-type, différent des virus dont il est issu et contre lequel les populations n'ont aucune immunité, y compris vaccinale, contre ce nouveau sous-type.
Le docteur Mohammed Kher Taha, directeur adjoint du centre de référence du méningocoque à l'Institut Pasteur a récemment exprimé son angoisse devant ce mécanisme constant : « Dans l'évolution des infections à méningocoques, il y a un aspect qui nous fait très peur, ce sont les changements dans les types de bactéries apparus à l'occasion des campagnes de vaccination massives.
Ainsi, en Tchéquie, après les campagnes de 1993, on a vu arriver des infections à méningocoque B, certains C ayant commuté vers les B. Ce phénomène de commutation dans lequel la bactérie se détruit et échange son bagage génétique avec les bactéries voisines se produit constamment. Ce qui change tout, c'est la sélection, par le vaccin, de nouveaux variants virulents et invasifs. » (Cf, UFC Que choisir, février 2003).
Ce phénomène a été également observé avec le vaccin contre la polio. Après de nombreux cas d'épidémies de poliomyélites survenues, depuis de nombreuses années, lors de campagnes de vaccination contre cette maladie, Roland Sutter, directeur du service d'éradication de la polio au CDC d'Atlanta a récemment reconnu après la survenue de cas de polio au cours d'une campagne de vaccination aux Caraïbes: « Il est clair que la sonnette d'alarme a été tirée. Notre problème est de savoir si l'heure est grave ou non. » (Courrier international, n° 536 du 8 février 2001).
Dans le cadre des fusions génétiques et du constant phénomène de commutation, ces vaccins anti-grippaux, ainsi que les autres vaccins viraux, voire les traitements anti-viraux, seraient-ils capable de sélectionner des virus plus agressifs et virulents dont les nouvelles caractéristiques génétiques permettraient le franchissement de la barrière des espèces comme c'est les cas avec la grippe aviaire et l'homme, la grippe équine et le chien, sans oublier le le Sras ?
Devons-nous nous préparer à une épidémie de grippe comparable à celle de la grippe espagnole en 1918-1919 qui serait également d'origine aviaire selon une récente étude scientifique américaine qui s'est bien gardée de rappeler que cette pandémie avait été sept fois plus meurtrière chez les soldats américains vaccinés que chez les civils non vaccinés. ? (Réf, : « Vaccination condemned », Eleanor McBean)
Les laboratoires pharmaceutiques seraient-ils, une fois de plus, les seuls à tirer profit de cette catastrophe programmée, ainsi que le soulignait le Washington Post du 5 décembre 2002 pour la« spéculative » menace bioterroriste lors de la guerre d'Irak?
Dr Marc VERCOUTERE
Octobre 2005
Cri-vie@wanadoo.fr