NICE (AFP) - Le moustique Aedes albopictus, identifié comme le principal vecteur du virus du chikungunya qui sévit notamment à La Réunion, a été observé sur la Côte d'Azur au cours de l'été 2005, a-t-on appris vendredi auprès de la DDASS des Alpes-Maritimes.
"Il était depuis un certain temps en Italie et l'été dernier, on nous a signalé sa présence en assez grand nombre à Nice, dans le quartier de Cimiez, ainsi qu'à Menton. Il a été identifié grâce à des piégeages", a expliqué à l'AFP le docteur Françoise Peloux, médecin au service de veille sanitaire de la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales (DDASS) des Alpes-Maritimes.
"Selon l'Institut national de veille sanitaire, les risques que ce moustique transmette en France le virus du chikungunya sont cependant très faibles, précise le Dr Françoise Peloux. En revanche, c'est un moustique assez agressif, qui pique aussi pendant la journée et c'est pour cette raison que nous souhaitons nous en débarrasser".
L'Aedes albopictus apprécie particulièrement "les petites quantités d'eau stagnantes, comme les soucoupes de pots de fleur". "On pense d'ailleurs qu'il aurait pu traverser les océans dans les petites flaques d'eau qui demeurent à l'intérieur des pneus", selon la même source.
Le médecin de la DDASS ajoute que l'importance de la présence du moustique à Nice et dans sa région sera particulièrement surveillée l'été prochain pour "le cas échéant, mettre en place un plan de lutte".
A La Réunion, dans l'océan Indien, 70.000 cas de chikungunya ont été recensés depuis le début de l'épidémie au printemps 2005. Le gouvernement a mis en place un "plan global de lutte" contre le moustique.
La présence de ce moustique, qui est certes le principal transporteur du virus, mais pas le seul -- il y a également l'Aedes aegypti dans les zones touchées par la maladie dans le monde --, ne suffit pas à faire craindre une épidémie en métropole, relève-t-on à l'Institut national de veille sanitaire (InVS).
En effet, pour que la maladie puisse se diffuser, il faudrait non seulement la présence en métropole de sujets porteurs du virus dans le sang (ce qui peut se produire entre 5 et 7 jours après la piqûre contaminante), mais aussi des conditions climatiques particulières, notamment une température se situant entre 19 et 25 degrés, pour que le moustique puisse transmettre l'agent du chikungunya, explique-t-on à l'InVS.
"En conséquence il n'y a pas de risque en cette saison sous nos latitudes, ceci dit la situation sera réévaluée au printemps", ajoute-t-on de même source.
http://fr.news.yahoo.com/10022006/202/le-moustique-vecteur-du-chikungunya-repere-sur-la-cote-d.html